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Féminités. 2014. Série de 30 Photographies
À deux reprises déjà, j’ai travaillé sur le thème des « femmes ». C’était avant 2007, avant que je me consacre définitivement à la photographie, quand j’étais plasticienne. Mais ce n’est pas avec une paire d’expositions qu’on est quitte d’une préoccupation si profondément incrustée en soi. C’est la raison pour laquelle j’y reviens pour la troisième fois. Avec un autre regard, celui de mon appareil photographique ; avec une autre approche, plus soucieuse de mettre en scène mes modèles ; avec un autre outil, le logiciel qui me permet d’organiser mes compositions.
Qu’elle soit vêtue ou moitié nue, exhibée ou dissimulée, chacune des femmes que je présente dans cette série est unique, avec sa vie bien entamée ou à peine commencée, avec ses peurs et ses espoirs. Chacune est unique et c’est pourquoi chacune a un prénom. Toutes aussi sont à la fois en danger et le danger. C’est ce qu’expriment les regards concupiscents ou douloureux qui les observent ou, parfois, n’osent se poser sur elles. On reconnaîtra des tableaux vieux de quatre cents ans et plus, comme si cette difficulté d’être simplement soi n’avait pas d’âge et ne devait jamais finir. Parfois aussi, c’est une Histoire plus récente qui accompagne telle ou telle de ces femmes ; ou encore elle-même. Introspection ? Schizophrénie ?
De l’épouse à la femme voilée, de l’insouciante à la révoltée, de celle qui attend le client à celle qui attend que rien ne se passe... De la femme qu’on regarde à celle qui voudrait qu’on la regarde, de celle qui se dissimule à celle que l’on cache...
Toutes si différentes, je les vois cependant toutes unies, toutes réunies dans leur condition de femmes.